Après-midi de glisse.
Enfin elle est arrivée et il semble que ce soit pour de bon : la belle neige blanche!
Dans la vingtaine aujourd’hui, se souvient-il, ce bel enfant, comme était follement enivrante cette descente d’hiver? Photo de 1999
Pour les adultes, l’hiver est souvent un moment moins agréable : le chauffage coûte cher, l’abri tempo à installer, le pelletage qu’on ne finit plus de recommencer, les vêtements supplémentaires à enfiler chaque fois qu’on veut sortir, pour ne nommer que ces quelques désagréments. Même les activités récréatives à l’extérieur, pour les esprits optimistes (j’allais dire jovialistes) qui acceptent de se conditionner et de se mesurer aux grands froids, mêmes celles-là sont parfois impraticables à cause de conditions extrêmes.
Pour les enfants toutefois, l’arrivée de la blancheur hivernale a souvent un soupçon de magie. L’été à été superbe, l’automne un peu long et là, la nature propose un tout nouveau programme. Le terrain de jeu qui s’offre dehors propose milles activités aussi nouvelles qu’excitantes et attirantes. On va construire un fort et faire un combat de mottes avec les tannants d’en haut de la côte ; notre tunnel avance bien mais faut faire attention d’aller jusqu’au bord de la rue à cause de la souffleuse; oh, la neige est bien collante, on va faire un gros bonhomme à trois boules si Paulo peut venir nous aider à les mettre une par dessus l’autre, pis maman a des grosses carottes pis pepére m’a justement donné un de ses vieux chapeau mou. Chez la tendre jeunesse, les défis de l’hiver n’en font pas reculer beaucoup. Puis il y a aussi les activités de glisse qui enchantent. Les plus jeunes maîtrisent rapidement la glissade simple. Sul cul, sul ventre, au diable le costume, sur un bout de carton, un morceau de recouvrement de sol, une ancienne chambre à air, tout est bon pour se griser de vitesse. Les plus chanceux ont le traîneau ou la toboggan mais c’est pas essentiel. Plus ça file, plus ça file vite, meilleure est l’expérience. C’est ça l’enfance. Oublier les mises en gardes, oublier la prudence de papa-maman, tester ses limites. Apprendre pour son propre compte. Oublier les poignets et parfois les chevilles au vif, que la neige et la glace se glissent entre les mitaines et les manches du costume. Oublier qu’il faut prendre le temps, qu’on a remis en vitesse sa botte tout croche, que le bas est resté sur la neige ou au fond de la botte.
Envoueille on remonte, c’est trop le fun!
