Le cygne et le lac
Piotr Illyich Tchaïkovski affectionnait-il les longues promenades au bord d’un grand lac russe peuplé de grands cygnes blancs lorsqu’il eut l’inspiration de créer la fameuse musique du ballet Le lac des cygnes (Lebedinoïe ozero en russe)?
Un cygne tubercule (Cygnus olor) nage sur les eaux calmes du Léman près de Lausanne. Connaissant la cordialité légendaire des Lausannois, on pourrait croire qu’il lève les ailes en signe de salutation. Ou il a une crampe d’avoir volé récemment puisque c’est l’un des plus lourds oiseaux capables de voler, les mâles pesant en moyenne environ 10,2 kg. Photo de 1989
Peut-être son inspiration venait-elle plutôt du mythe grec de Leda, épouse du roi de Sparte, que Zeus, le dieu des dieux, avait su comblé après avoir pris la forme d’un cygne. Hummm! Elle n’était sûrement pas facile à séduire la Leda. N’empêche, ils eurent deux enfants, Hélène et Pollux, tandis que Castor leur frère est né du roi. Un cygne… quand même…un cygne blanc probablement. Plus majestueux! Synonyme de pureté pour plusieurs. Dans l’histoire du ballet de Piotr Illyich, il y a les deux et vous devinez probablement que le bon c’est le blanc. L’autre c’est le ratoureux. Ou la ratoureuse, puisque les cygnes du ballet représente des femmes. Le cygne blanc, c’est la vedette, la belle princesse Odette. Elle est ensorcelée le jour sous cette forme tandis que la volaille noire, c’est la vile Odile, fille du sorcier. Remarquer, cela fait très dix-neuvième n’est ce pas, mais c’est la musique surtout qui est exceptionnelle. Du moins à mon goût personnel.
Le Lac, pour sa part, dans l’histoire du ballet, aurait été formé par les royales larmes des inconsolables parents de la fillette Odette.
Rien a voir avec le lac Léman qui apparait sur la photo de la semaine. Cette vaste étendue d’eau de près de 80 kilomètres de longueur sépare la France et la Suisse. Et encore, qui sait? Tchaikovshi n’avait-il pas une mère d’origine française? N’a-il pas eu très jeune une gouvernante suisse? Que de hasard, que de liens inattendues!
À la fin des années 1980, la préparation d’une exposition devant souligner la renaissance de l’olympisme moderne pour le Musée de la civilisation de Québec m’amène à Lausanne. En pleine région romande de la Suisse, cette ville francophone borde le superbe Léman. C’était et c’est toujours le siège du Comité International Olympique (CIO). Le Musée Olympique que nous connaissons aujourd’hui n’a pas encore vu le jour (1993). Il est en préparation et les muséologues de l’époque nous accueillent chaleureusement et nous introduisent aux collections de leurs réserves afin d’autoriser quelques prêts. L’exposition Sport et Olympisme a été présentée à l’été 1990 au Musée de la civilisation. Et c’est pas pour dire… le président du CIO de l’époque, le Catalan Juan Antonio Samaranch s’est déplacé pour en souligner l’ouverture. Russie, Suisse, France, Catalogne, Québec, le Musée de la civilisation nous fera toujours voyager.
