Le village fantôme du Plateau de Sainte-Foy, qu’on désigne parfois de quartier militaire, doit permettre à la population environnante de profiter d’une zone verte de plus en plus nécessaire compte tenu du développement débridé des tours d’habitations et de la densification extrême du secteur.
Quelle ne fut pas ma surprise récemment de constater par hasard que le fameux village désertique derrière les centres commerciaux avait été complètement vidé de son patrimoine architectural. Le nettoyage complet, dont on parlait depuis au moins dix ans (voir article du quotidien le Soleil du 2 décembre 2009) s’était finalement concrétisé.
Cependant on ne sait toujours pas clairement quel sera l’usage qui attend l’endroit. À l’époque, on parlait d’y construire un millier de logements. Bien sûr, certains vont continuer de proposer d’y aménager surtout du logement social mais ce ne semble pas le genre de développement que soutient la municipalité pour le moment. Quoi qu’il en soit, il semble de plus en plus évident que de transformer cette zone en un parc urbain de moyenne dimension serait l’avenue la plus prometteuse et salutaire pour les habitants du quartier le Plateau de l’arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge à Québec. De plus, il est très possible de joindre à cet espace maintenant libéré de près de 13 hectares de superficie, à l’actuel parc Saint-Denys, voisin et sous-utilisé à plusieurs égards.
D’ailleurs, le Programme particulier d’urbanisme du plateau centre de Sainte-Foy (2012) ne va-t-il pas en ce sens? : «Situé au cœur du secteur résidentiel Saint-Denys, le parc du même nom regroupe divers équipements (…). Un boisé, concentré dans sa portion sud, occupe près du tiers de sa superficie. Le ministère de la Défense nationale possède aussi un terrain boisé à l’est de la rue du Joli-Bois. Constituant le prolongement naturel de la lisière boisée du parc Saint-Denys et présentant une valeur d’intérêt, ce boisé est traversé par quelques sentiers spontanés. Bien qu’il constitue un actif pour celui-ci, le parc Saint-Denys n’est pas véritablement intégré à son quartier.» (Section 5.2.4 – voir le document complet sur le site de la Ville de Québec).
D’autre part, le principe de la densification des secteurs urbains d’une ville comme Québec peut être louable a priori mais il importe qu’il soit mis en relation avec les nécessités de base de ceux qui doivent habiter ces secteurs nouvellement densifiés. Et ces gens ils sont et seront de plus en plus nombreux à intégrer les tours du Complexe Jules-Dallaire, le Complexe 3V, le Campari locatif, le Quartier QB, les Terrasses du Plateau, et autres complexes du genre qui poussent comme des champignons dans le quartier.
Sans compter bien sûr le pharaonique développement du Groupe Dallaire, le fameux Phare de 65 étages, qui doit s’ériger bientôt non loin des autres.
Enfin, il est de notoriété publique, soutenu par de croissantes études scientifiques que les parcs et autres espaces verdoyants de ce monde permettent à ceux qui habitent à proximité et qui les fréquentent de conserver sinon d’améliorer leur santé. Un rapport pas si lointain, Les espaces verts urbains et la santé (2011) et très acclamé de l’Institut National de Santé Publique du Québec nous dit d’ailleurs clairement que les espaces verts sont une nécessité dont les villes ne peuvent se passer : « Les espaces verts jouent un rôle très important dans les milieux urbanisés. La présence d’espaces verts semble être associée à plusieurs effets significativement positifs sur l’environnement et sur la santé physique et mentale de la population. Les arbres réduisent les polluants, comme la poussière, l’ozone, et les métaux lourds. Les espaces verts réduisent aussi le bruit, la température locale et l’effet d’îlots de chaleur urbains. En outre, plusieurs études suggèrent que les espaces verts urbains sont associés à une meilleure santé autorapportée et diagnostiquée, un meilleur niveau d’activité physique, un moindre taux de mortalité, moins de symptômes psychologiques, moins d’anxiété, de dépression et de stress, et un niveau de cohérence sociale plus important.» (Consulter le rapport sur le site de l’INSPQ).
Pour ma part, ayant utilisé les rues dudit quartier militaire depuis les 10 dernières années pour y faire régulièrement des marches de santé, je me suis toujours dit qu’il était insensé de laisser ainsi dépérir, mois après mois, des maisons de ville aussi particulières. Dans l’optique d’en faire un parc urbain et pour respecter l’histoire et le patrimoine spécifique de cet endroit, j’aurais cependant sauver au moins une des habitations pour y loger un mini centre d’interprétation pour y expliquer l’histoire de l’endroit combiné à un centre d’accueil du parc. Enfin…
Suivent, quelques images glanées au fil des ans en marchant dans le quartier militaire. On remarquera que les beaux grands arbres sont nombreux. Tout indiqué pour créer la base d’un beau parc!
Je suis d’accord avec vous que ça devrait être un parc. J’ai fait un groupe Facebook pour mobiliser les gens et ajouté un lien vers votre billet.
Bonne idée le groupe Facebook. Une mobilisation s’impose!
Le nom du groupe sur Facebook est « Sauver le dernier espace vert de Sainte-Foy »
Bravo monsieur Lalonde. Le groupe est invitant et propose des informations intéressantes sur le secteur. Je viens de le rejoindre.