L’eau d’la hose Même pour les inconditionnels, les plaisirs de l’hiver ne sont pas toujours purs divertissements. Il faut souvent prendre le temps et les moyens de préparer ceux-ci. Pour un peu de patinage ou le hockey des jeunes ou des moins jeunes, il suffit parfois d’une surface gelée de lac ou de rivière déblayée par des voisins volontaires pour que tous en profitent.
Arrosage manuel de la patinoire des petits au Parc Raymond-De Rosa. Photo prise en 2020
Il arrive aussi parfois que des parents puissent installer une petite patinoire sur le terrain familial. Autrement, il y a les équipements municipaux. La plupart du temps, ces patinoires sont cependant d’un format plus ou moins standard avec des bandes solides, des buts à chaque bout, des lignes colorées etc. Ces patinoires que l’on entretien avec un équipement spécialisé (voir par exemple notre article du 15 décembre 2015 intitulée La fierté de Frank J. Zamboni) ou comme on le faisait autrefois avec un simple boyau d’arrosage. La photo de la semaine,
prise récemment au parc municipal Raymond-De Rosa de Québec, a ramené de beaux souvenirs de jeunesse. À l’époque, dans les années 1960 environ, les trois grandes patinoires du Séminaire de Gaspé étaient déblayées avec pelles et grattes manuelles par les étudiants. L’arrosage se faisait la nuit par les plus grands, de niveau Réthorique ou Philosophie, et par quelques employés dévouées. Un jour, un problème d’aqueduc municipal obligea, pendant quelques temps, les responsables à avoir recours à une source proche, qui jaillissait de la montagne à l’arrière, pour l’approvisionnement en eau de l’établissement. Les boyaux pour l’arrosage des patinoires servirent alors de conduits pour acheminer l’eau de la source jusqu’au Séminaire avec tout le branle-bas d’installation et d’entretien que cela pouvait engendrer. Le spectacle de fin d’année de l’école ne manqua pas d’incorporer une composition musicale spontanée rappelant l’événement. Le refrain, entonnée en choeur pour l’occasion, et par la suite comme un ver d’oreille, revient encore parfois me visiter : «L’eau d’la hose, l’eau d’la hose…».
