En juin 2013, de passage à Montréal pour ressourcement, j’en ai profité, comme c’est souvent mon habitude, pour faire un saut au Musée des Beaux-Arts de Montréal. On y annonçait une exposition sur un artiste verrier dont je ne connaissais même pas l’existence quelques jours auparavant : Dale Chihuly.
La magie visuelle que peut créer la rencontre de la lumière et du verre m’a toujours attiré et fasciné à la fois. Est-ce que je tombais au bon endroit au bon moment?
Ma première impression ne fut pas concluante. Dans la première salle que je rencontre, en haut et à droite du grand escalier du Pavillon Hornstein, je trouve de suite l’ambiance beaucoup trop sombre. En plus, hormis une variété de couleurs quand même attirante dans les objets exposés, je constate que les pièces ne sont pas assez variées dans leur forme : un champ de corolles géantes posée à quasi deux mètres du sol. Il s’agit de la Forêt de Macchia. Un peu monotone à première vue mais à mesure que je me balade dans la salle à regarder les pièces de plus près, je me laisse conquérir par les coloris vraiment magnifiques de ces fleurs peu habituelles.
J’ai mis peu de temps par la suite, au fil des autres salles, à être totalement conquis par la beauté, la diversité et la complexité du travail de cet artiste né en 1941 dans le nord-ouest américain. On a dit de lui qu’il a élevé le métier de souffleur de verre au plus hauts niveaux artistiques et je suis assez d’accord avec cette affirmation.
Plus j’avançais dans les salles, plus j’étais émerveillé par les réalisations de Chihuly. De la Forêt de verre no. 6, on passe à la salle des Barques, puis à celle de Mille Fiori (mille fleurs), un véritable jardin de couleurs et de lumière.
Ensuite, dans la salle Lustres et Tours j’ai été complètement secoué; des structures gigantesques faites de dizaines, sinon de centaines de pièces de verre, indépendantes les unes des autres, ont été assemblées sur place pour former des lustres monumentaux aux scintillements presque irréels. Qui plus est, mes antécédents de muséologue spécialisé en tournées d’exposition, n’en revenaient pas du travail titanesque qu’impliquait le fait de déplacer, de démonter et de remonter minutieusement ces œuvres d’une fragilité hors du commun.
Mon circuit de visite s’est terminé par la salle Plafond Persan, la plus belle de toute à mon avis. Imaginez, un plafond de verre sur lequel ont été disposées d’innombrables pièces de verre soufflé aux couleurs magnifiques et au travers desquelles passe une lumière apaisante; des tapis permettent même aux visiteurs de s’allonger pour profiter pleinement d’un moment d’extase.
Un conseil : une visite s’impose! Jusqu’au 20 octobre 2013 au Musée des Beaux-Arts de Montréal.
Au sortir de l’exposition, j’emprunte une cage piétonne du musée et suis aussitôt fasciné par le garde-corps… de verre. Comme la lumière peut changer notre perception du monde!
À la bonne place au bon moment!