Un spectacle d’une force d’évocation peu commune était présenté à la Salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec samedi soir dernier le premier juin 2013 : THE ARMED MAN. Monté à l’occasion du 45e anniversaire du Chœur de Québec, il s’agissait d’une première à Québec, pour une œuvre avant tout musicale qui en est à plus de 1000 représentations à travers le monde.
Créée en 1999 par le gallois Karl Jenkins, il s’agit d’une œuvre anti-guerre ou d’une ode à la paix; on dira aussi une messe à la paix puisque son organisation scénique s’inspire beaucoup de la liturgie catholique à laquelle s’ajoute des inspirations traditionnelles anciennes, musulmanes, japonaises et hindoues.
La représentation de Québec comptait sur 150 choristes, 55 musiciens et plusieurs invités spéciaux. En plus des solistes Marie-Michèle Roberge , Marie-Josée Devarennes, Antoine Bélanger, Michel Blackburn, mentionnons tout spécialement la présence très remarquée de Mohamed Yangui. Seul et a cappella ce dernier, du Centre culturel islamique de Québec, a lancé l’appel musulman à la prière ou Adhaan, tel que les muezzins le font du haut des minarets. Lui, toutefois, et permettant ainsi de respecter l’intégralité de l’œuvre de Jenkins, l’a fait modestement mais combien magnifiquement sur la scène du Grand Théâtre rempli à craquer. Sa prestation terminée, il s’est retiré discrètement et, sauf erreur, n’est point revenu à la fin du spectacle. Chapeau!
Pour le reste, le spectacle fut un moment de bonheur particulier. Le Chœur de Québec était accompagné pour l’occasion du Chœur polyphonique de Lévis et des musiciens de l’Ensemble philharmonique Edwin-Bélanger, le tout sous la précise direction de Guy Bélanger.
De plus, une présentation multimédia, projetée sur grand écran en fond de scène rendait toujours plus dramatique les musiques et chants proposées par les artistes sur scène. Il s’agit d’un film spécialement réalisé par le cinéaste Hefin Owen à partir de courts métrages et d’images des conflits armés du siècle dernier. Toutes plus évocatrices les unes que les autres, ces images étaient parfaitement synchronisées avec la trame musicale, rendant le spectacle très poignant et émouvant. Le côté moins agréable, pour les artistes sur scène, est que le spectateur a beaucoup moins d’intérêt à suivre leurs performances.
Pour ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de passer leur soirée de samedi dernier au Grand Théâtre de Québec, si d’aventure l’occasion se présente de pouvoir assister à The Armed Man, ne manquez surtout pas cette chance!