Cuba si!
Lors de ma seule visite dans cette île merveilleuse des Antilles, je n’ai pu qu’apprécier les chauds rayons du soleil, les plages magnifiques, l’eau de mer chaleureuse, tout comme l’accueil des résidents. Séjournant sur la rive nord de l’Île, en face des Keys de la Floride, je songeais aux éventuels malheureux qui, à l’endroit même où je me trouvait, pourraient se demander si le bonheur, le vrai, ne se trouverait pas de l’autre coté. Le malheur d’ici ne vaudrait-il pas la peine de tout risquer pour enfin trouver la félicité?
Deux chansons me sont alors venus à l’esprit devant ce merveilleux paysage. Celle de Jean Ferrat d’abord avec son Cuba si!. Celle de Richard Desjardins ensuite, Miami. De quoi rejoindre chaque coté du Détroit.
Cuba si! (extrait)
La nuit quand je m’en vais à rêve découvert
Quand j’ouvre mon écluse à toutes les dérives
Cuba dans un remous de crocodile vert
Cuba c’est chez toi que j’arrive
Je rencontre un vieux nègre aux yeux de bois brûlant
Assis devant la mer grain de café torride
Le front dans le soleil il me montre en riant
Là-bas, les côtes de Floride
(…)
Miami (extrait)
(…)
Soudain, soudain, l’alerte au large :
” Peuple à la mer! Peuple à la mer! “
Encore ces misérables barges
qui viennent vomir à nos frontières.
Les vedettes d’la US Navy
s’en viennent tester le droit de l’homme;
la dernière fois, elles l’ont trouvé
dans le fond d’une bouteille de rhum.
Le négrito, le flic aux trousses,
se jette à l’eau avant la pince;
les dents du requin sont plus douces
que les soirées de Port-au-Prince.
Oui, je sais, Port-au-Prince c’est en Haiti et idéal pour la rime. Cependant, là-bas plus qu’ailleurs, l’espoir d’un bonheur simple et sans violence est un fantasme qui tient plutôt de l’irréel. Et le défi d’y parvenir en traversant la grande soupe s’annonce d’autant plus coûteux.