Des bonbons et des morts : Día de los Muertos à Los Angeles
En octobre, dans le secteur d’Olvera Street de Los Angeles, connu pour avoir abrité le noyau original de la ville, on prépare une fête : El día de los Muertos ou le jour des morts. (Carte)
C’est une tradition très forte importée du Mexique où c’est devenu une véritable fête nationale. Les célébrations, encouragées par le commerce, peuvent durer plusieurs jours. C’est toutefois les 1er et 2 novembre qui sont le cœur de la fête. Les gens célèbrent la mémoire des disparus. Ils décorent les maisons, les parcs, les rue. Plusieurs se déguisent et se rendent au cimetière avec photos, chandelles, fleurs et nourriture. C’est l’occasion de nettoyer les tombes et d’embellir les lieux. La tradition remonterait aux Aztèques qui, parait-il, faisaient de même à l’arrivée des conquérants espagnols. (En savoir plus – en anglais)
Halloween, Samhain, Toussaint, Día de los Muertos, toutes ces fêtes concordent. C’est la fin d’un cycle, celui de la nature qui s’apprête a prendre un repos, à mourir en quelque sorte pour renaitre quand reviendront les chauds rayons au printemps suivant.
Pour les nord-américains et les occidentaux en général, Halloween est une fête pour les enfants. Les petits se déguisent et font la tournée du voisinage afin de récolter des sucreries ou, peut-être comme on le faisait autrefois, quelques sous pour UNICEF. Les petits en sont heureux un moment, peuvent faire des réserves de bonbons et, dans certains cas, vont apprendre le partage. Les parents en profitent parfois pour leur enseigner la prudence, envers certains adultes, envers certains produits qui pourraient leur être offerts. Il y a du positif à en tirer, certainement.
Au fond, tout ça n’est qu’un prétexte pour stimuler la consommation. Par exemple, que sort une requête Internet lancée avec le terme «Halloween»? Après l’inévitable Wikipedia, essentiellement des sites qui proposent des activités, des produits, des ventes, des rabais et autres avenues vers la dépense. En raffinant l’approche avec «étude sur Halloween» on apprend rapidement que «L’Effet Halloween permet de faire 3 fois mieux que le marché» (Les Affaires – 2012) ou que «Les Américains dépenseront 350 millions de dollars cette année pour le costume d’Halloween de leurs animaux» (Glamour Paris – 2014). **
Qu’en est-il toutefois de la pensée à l’origine de cette célébration? Celle de souligner les ancêtres, ceux qui nous ont précédés, ceux qui ne sont plus de ce monde mais qui ont permis que nous jouissions aujourd’hui de la vie?
Pour ma part, je ne peux que constater, avec grand regret, que l’esprit de nos disparus ne semble plus compter pour grand chose dans la vie quotidienne. Oui, on fait encore quelques cérémonies suite au décès. L’urne, un rassemblement, une courte éloge, les bouchées, une stèle et le tour est joué. C’est probablement une question d’éducation. On n’enseigne plus depuis longtemps, ni on ne donne l’exemple de souligner l’importance des prédécesseurs, encore moins d’honorer leur mémoire. Bien dommage à mon sens!
** PS : Cela révèle aussi un fort biais des recherches Google!
Je préfère de beaucoup la tournure de la conclusion de ton texte à la précédente qui m’avait semblé trop pathétique. Présenté comme ceci, j’y trouve un équilibre qui rend l’ensemble intéressant. J’aime bien!
Merci pour ta collaboration inestimable chère Anne!