STIGMATES ET BBQ – Roman de Stéphane Dompierre

Un roman de Stéphane Dompierre (2011) aux éditions Québec Amérique, 249 pages. – Note appréciative : 4/10

Stéphane Dompierre, auteur québécois, a remporté le grand prix de la relève littéraire Archambault 2004 avec son premier roman, Un petit pas pour l’homme.

Sept ans plus tard, il revient avec ce nouveau roman qui ne m’a pas enchanté du tout. Surtout parce que j’aime avant tout les histoires bien construites. Je dois cependant avouer que l’écriture de Stéphane Dompierre est en soi excellente.

L’histoire se passe en majorité à Sienne, au centre nord de l’Italie, où l’héroïne Nathalie Duguay, une Québécoise quadragénaire bien enveloppée et bien ordinaire, s’y retrouve pour une semaine après avoir participé à un concours annoncé sur un emballage de pain. D’un naturel simple, réservé et quasi asocial, plutôt ennuyante de sa personne, elle se retrouve soudain au cœur d’aventures rocambolesques où se côtoient scènes scabreuses, enlèvement d’enfant, prêtre cyberpédophile, simulacre de miracle, jeune femme dévergondée, crucifix téléportable etc.. Et elle y prend goût… jusqu’à soudainement, vers la fin du voyage, déculotter un artisan qu’elle ne connaissait pas au préalable, pour lui en tailler un bonne!

À mon avis, les ingrédients d’un histoire intéressante sont présents mais l’auteur n’a pas réussi à les ficeler tous de manière convaincante. Tout est trop gros, les fils blancs dépassent de partout et certaines péripéties, comme l’enlèvement de l’enfant qui ne se termine pas sur un dénouement vraisemblable ou la trame du crucifix voyageur qui n’aboutit carrément nulle part. De plus, les personnages principaux manquent de crédibilité. Outre Nathalie qui subit des changements de personnalité hors proportion, il y a cette jeune femme qui malgré toutes ses pulsions, surtout sexuelles, n’a même pas un soupirant rendue à 18 ans, sans compter le jeune gardien de sécurité qui n’est là que lorsqu’on n’a plus besoin de lui même si par ailleurs, il semble qu’il n’a qu’un désir en tête, séduire et posséder ladite jeune femme.

Le voyage de Nathalie Duguay, que certains pourront qualifier d’initiatique nouveau genre, n’est pour moi qu’une histoire invraisemblable qui pêche surtout par son manque de plausibilité. En improvisation, l’auteur recevrait de ma part, du moins si j’étais l’arbitre, plusieurs cartons pour décrochage, confusion et même non respect du thème.

Et si on se demande d’où vient le titre de cette histoire sur fond de religion catholique, suffit de savoir que Nathalie Duguay ne visait au fond que le troisième prix de son concours d’enveloppe de pain : un appareil de cuisson de type BBQ. C’est tout.

Bonne lecture tout de même aux aventuriers des lectures peu orthodoxes.

J’ajoute en terminant qu’une amie, à qui j’avais prêté le bouquin avant de le lire, me l’a rendu rapidement en disant : «J’ai pas aimé ça!» Connaissant ses goûts, qui diffèrent pas mal des miens, je m’étais dit que cela serait une bonne lecture. Bof!

(Merci quand même, Julie et Dan)

 

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