Reconnaissance internationale exceptionnelle, voilà que l’UNESCO (Organisation des Nations Unis pour l’éducation, la science et la culture) accepte d’ajouter sur sa prestigieuse liste du patrimoine mondial, la plus grande île du Québec, Anticosti.
Pourquoi cette reconnaissance ? Voici comment on présente l’endroit sur le site (consulter) de l’UNESCO :
« Situé sur l’île d’Anticosti, la plus grande île du Québec, ce bien constitue l’enregistrement paléontologique le plus complet et le mieux préservé de la première extinction massive de vie animale, il y a 447-437 millions d’années. Il comprend le témoignage fossile le plus complet de la vie marine, couvrant 10 millions d’années de l’histoire de la Terre. L’abondance, la diversité et l’état de conservation des fossiles sont exceptionnels et permettent un travail scientifique de classe mondiale. Des milliers de grandes surfaces de litage permettent d’observer et d’étudier les animaux à coquille, et parfois à corps mou, qui vivaient dans les fonds marins peu profonds d’une ancienne mer tropicale. »
(NOTE : Litage : de l’anglais bedding soit une strate géologique de faible épaisseur.)
Dans la foulée de cette annonce faite il y a quelques semaines, le réputé ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, confiait ceci : « L’île d’Anticosti nous aide à mieux comprendre comment le changement climatique et l’élévation du niveau de la mer à l’époque ont contribué à un moment décisif de l’histoire – la première extinction massive mondiale de la vie sur Terre ».
On comprend alors que la terre a déjà connu des moments plus difficiles encore que ce que nous connaissons aujourd’hui. Et la terre et la vie sur terre se sont finalement remises de cette première extinction massive.
Même que tout cela se passait il y a tellement longtemps qu’on pourrait même imaginer que, si cette extinction massive n’avait pas eu lieu, les principes guidant l’évolution des espèces auraient peut-être fait en sorte que les humains tels que nous les connaissons n’auraient jamais existé. N’auraient pas contribué, 440 millions d’années plus tard, à enclencher un processus similaire qui risque fort de conduire à une importante extinction des êtres vivants de la planète.
N’y a-t-il pas, dans ces propos imaginaires, les ingrédients d’un fiction littéraire et cinématographique?
Denis Villeneuve, au secours!
NOTE sur les photos : L’auteur a eu la chance de passer une semaine avec des amis à la Pointe-Sud de l’île en septembre 2016.